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L'aube se lève sur le golfe d'Ajaccio, nimbant les îles Sanguinaires d'une lumière rosée qui embrase le granit millénaire. Le bateau quitte lentement le port de la cité impériale, glissant sur une mer d'huile où se reflètent les premiers rayons du soleil. Commence alors l'une des plus sublimes navigations de Méditerranée, le périple maritime qui relie Ajaccio à Bonifacio, cent vingt kilomètres de côtes sauvages où se succèdent criques secrètes, tours génoises altières, plages de sable blanc immaculé et falaises calcaires vertigineuses. Cette promenade en mer, loin d'être un simple déplacement, se transforme en voyage initiatique à travers les paysages les plus spectaculaires de l'Île de Beauté. Entre le golfe protégé de la capitale corse et les citadelles de calcaire du grand sud, chaque mile nautique dévoile une facette nouvelle de cette Méditerranée insulaire qui a inspiré poètes, peintres et navigateurs depuis l'Antiquité. Embarquement immédiat pour une exploration maritime où le temps suspend son cours, où la beauté naturelle règne en maîtresse absolue.
Départ d'Ajaccio, Le Golfe aux Teintes Impériales
Quitter Ajaccio par la mer offre une perspective unique sur la ville natale de Napoléon Bonaparte. Depuis le pont d'un voilier ou la proue d'un yacht, les façades ocre de la vieille ville se détachent avec une netteté parfaite contre le vert profond du maquis qui escalade les collines environnantes. La citadelle génoise, sentinelle immuable depuis le XVIe siècle, domine fièrement le port de plaisance où s'alignent les bateaux de toutes nationalités. Le clocher baroque de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Miséricorde, où fut baptisé l'Empereur, marque le cœur historique d'une cité qui cultive depuis toujours son double visage, méditerranéenne par ses couleurs et ses parfums, française par son histoire récente.
Mais c'est en s'éloignant vers l'ouest, cap sur les îles Sanguinaires, que la navigation révèle ses premières merveilles. Ces quatre îlots de porphyre rouge – Mezu Mare, des Cormorans, Cala d'Alga et Porri – émergent des flots comme les derniers vestiges d'une terre engloutie. Leur nom évocateur proviendrait de cette teinte pourpre incandescente qu'ils revêtent au crépuscule, transformant le golfe d'Ajaccio en théâtre naturel d'une beauté bouleversante. La tour génoise de la Parata, érigée en 1608 sur la pointe rocheuse la plus occidentale, veille sur ce chapelet d'îles où nichent goélands, cormorans huppés et faucons pèlerins. Les eaux cristallines qui entourent l'archipel invitent à une première baignade, moment suspendu où l'on mesure déjà le privilège de cette navigation exceptionnelle.
Contourner la pointe de la Parata marque une transition symbolique. Le golfe protégé d'Ajaccio cède la place à la côte sauvage, cette succession de calanques profondes et de promontoires granitiques qui caractérisent le littoral sud-ouest corse. Le maquis descend jusqu'aux rochers, exhalant ses parfums d'immortelle et de myrte que la brise marine porte jusqu'au bateau. Ici commence véritablement l'aventure maritime, loin des ports aménagés, dans une nature qui n'a guère changé depuis que les navigateurs grecs puis romains longeaient ces mêmes rivages il y a deux millénaires.
La navigation entre Ajaccio et Porticcio, sur la rive sud du golfe, permet d'apprécier l'harmonie architecturale de la côte ajaccienne. Villas Belle Époque nichées dans la végétation luxuriante, maisons de maître aux volets bleus surplombant des jardins en terrasses, propriétés contemporaines épousant les courbes naturelles du terrain, chaque demeure semble avoir été pensée pour dialoguer avec la mer. Les plages de sable fin – Marinella, Barbicaja, Viva – se succèdent en un collier doré où, même en plein été, subsistent des espaces préservés accessibles uniquement depuis l'eau. Cette approche maritime révèle une Ajaccio insoupçonnée, plus intimiste, dévoilant ses jardins secrets aux seuls privilégiés qui empruntent la voie des flots.
De Porticcio aux Calanques de Piana, Granit et Azur
Passé Porticcio et sa plage d'Agosta, station balnéaire appréciée des Ajacciens pour sa proximité avec la capitale, la côte se fait plus austère, plus sauvage. Le bateau longe désormais une succession de promontoires granitiques où la végétation s'accroche avec une ténacité admirable. Les arbousiers aux fruits rouges, les chênes verts rabougris par les embruns, les pins maritimes penchés par le vent dominant créent un paysage âpre d'une beauté farouche.
La tour de Capitello apparaît bientôt, première d'une longue série de tours génoises qui jalonnent tout le littoral jusqu'à Bonifacio. Ces édifices de défense, construits entre le XVe et le XVIIe siècle pour prévenir les incursions barbaresques, servaient de postes de guet communiquant entre eux par signaux de fumée. Depuis la mer, on mesure mieux leur fonction stratégique, chaque tour surveille un segment de côte, couvrant les mouillages potentiels où auraient pu débarquer les corsaires maghrébins. Aujourd'hui transformées en monuments protégés, parfois aménagées en habitations singulières, elles ponctuent le paysage maritime d'une note historique et mélancolique.
L'approche du golfe de Lava constitue l'un des temps forts de cette navigation. Ce vaste amphithéâtre naturel où s'étendent plusieurs plages de sable – dont la célèbre plage d'Argent –, offre un contraste saisissant avec les côtes rocheuses précédentes. L'eau y prend des teintes inouïes, oscillant du turquoise laiteux au bleu cobalt selon la profondeur et l'angle de la lumière. Mouiller dans cette baie protégée permet de profiter pleinement de la baignade dans des eaux translucides où évoluent sars, daurades et parfois même des bancs de mulets. Le maquis environnant, particulièrement dense et odorant, compose un écrin végétal d'une rare beauté.
En poursuivant vers le sud, la côte gagne en verticalité. Les falaises de granit rose plongent désormais directement dans la mer, créant des jeux d'ombre et de lumière qui transforment chaque anfractuosité en tableau impressionniste. C'est le prélude aux calanques de Piana, chef-d'œuvre géologique classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Bien que la route côtière offre des perspectives spectaculaires sur ces sculptures naturelles, l'approche maritime dévoile une dimension supplémentaire, celle des grottes marines creusées par l'érosion, des arches naturelles où le bateau peut s'engager prudemment, des aiguilles rocheuses émergeant des flots comme des cathédrales minérales.
Les calanques de Piana vues depuis la mer révèlent des formes fantastiques que l'imagination populaire a baptisées, le Cœur, l'Aigle, l'Évêque, le Chien. Chaque rocher, chaque formation granitique raconte une histoire née de l'imagination des marins et des pêcheurs qui fréquentaient ces eaux depuis des siècles. La couleur rouge-orangé du granit, particulièrement éclatante en fin d'après-midi, crée un contraste saisissant avec le bleu intense de la mer. Naviguer lentement le long de ces falaises monumentales, s'approcher des grottes où résonne le clapotis des vagues, constitue une expérience quasi mystique que seule la mer permet.
Porto, Girolata et la Scandola, Sanctuaire Maritime Préservé
Le golfe de Porto marque une étape majeure de cette promenade maritime. Ce fjord méditerranéen, cerné de montagnes abruptes qui culminent à plus de mille mètres, offre un mouillage sûr et spectaculaire. La tour génoise, restaurée et ouverte à la visite, domine un village touristique qui a su préserver son authenticité malgré l'affluence estivale. Depuis le pont du bateau ancré dans la baie, le regard embrasse un panorama grandiose où se conjuguent verticalité des reliefs, profondeur des vallées descendant vers la mer, et immensité de l'horizon marin.
Mais c'est au-delà de Porto, en direction du nord-ouest, que se trouve l'un des joyaux absolus de cette navigation, la presqu'île de Scandola et le petit port de Girolata. Accessible uniquement par la mer ou par un sentier muletier de plusieurs heures, Girolata incarne le fantasme de l'isolement paradisiaque. Une poignée de maisons aux toits de tuiles roses se serre autour d'une tour génoise, face à une plage de galets gris où sont tirées les barques de pêcheurs. Quelques restaurants au charme simple proposent langoustes fraîchement pêchées et poissons du jour grillés. Le temps semble s'être arrêté dans ce hameau où l'électricité n'arriva qu'à la fin du XXe siècle, où l'on vit encore au rythme des saisons et des marées.
La réserve naturelle de Scandola, première réserve terrestre et marine de France créée en 1975, impose le respect absolu de réglementations strictes. La pêche y est interdite, le mouillage sévèrement encadré, la vitesse limitée à cinq nœuds. Ces contraintes, loin d'être perçues comme des obstacles, témoignent de la volonté de préserver un écosystème maritime d'une richesse exceptionnelle. Les fonds marins abritent mérous bruns, corail rouge, grandes nacres, éponges multicolores. En surface, les colonies de goélands, cormorans huppés et balbuzards pêcheurs – rapace rare qui niche sur les falaises – témoignent d'une biodiversité préservée.
Naviguer lentement le long des côtes de Scandola relève de l'exploration géologique. Les orgues basaltiques, colonnes régulières issues d'anciennes coulées volcaniques, plongent verticalement dans une mer d'un bleu presque noir tant elle est profonde. Les grottes marines, certaines accessibles aux embarcations de petite taille, créent des jeux de réverbération lumineuse où l'eau prend des teintes irréelles, du vert émeraude au violet profond. Les rochers émergés, sculptés par l'érosion en formes improbables, servent de reposoirs aux oiseaux marins qui observent le passage des bateaux avec une curiosité méfiante.
Cette portion de côte, la plus sauvage et la mieux protégée de Corse, offre au navigateur une expérience d'immersion totale dans une nature primordiale. Ici, l'homme n'est que visiteur de passage, autorisé à contempler mais sommé de ne laisser aucune trace. Cette humilité imposée par la grandeur des lieux constitue l'une des leçons les plus profondes de cette promenade maritime, la beauté suprême exige le respect absolu.
De Cargèse à Sagone, Côte des Villages Perchés
Reprendre la navigation vers le sud après l'émotion de Scandola, c'est retrouver progressivement une côte habitée, ponctuée de villages et de ports. Cargèse, visible de loin avec ses deux églises jumelles – l'une grecque-orthodoxe, l'autre latine – témoigne d'une histoire singulière. Ce village fut fondé au XVIIIe siècle par des colons grecs fuyant l'occupation turque du Péloponnèse. Leurs descendants perpétuent encore certaines traditions, et l'architecture du bourg conserve cette influence hellénique dans ses ruelles étroites et ses maisons blanchies à la chaux.
Le golfe de Sagone s'ouvre ensuite, vaste échancrure où se jettent plusieurs rivières côtières descendues des montagnes de l'intérieur. La plage de Liamone, longue étendue de sable fin, marque la limite sud de ce golfe abrité. Ici, la mer se fait plus calme, les fonds marins plus sableux, l'atmosphère générale plus douce. C'est un excellent mouillage pour la nuit, protégé des vents dominants, offrant la possibilité de rejoindre les restaurants du bord de plage pour un dîner les pieds dans le sable.
La côte entre Sagone et le golfe d'Ajaccio (versant sud cette fois) alterne criques sauvages et petits ports de pêche. Chaque anse possède son caractère propre, certaines sont tapissées de galets polis par les vagues, d'autres dévoilent des fonds rocheux paradis des plongeurs, d'autres encore cachent des plages de sable fin accessibles uniquement par bateau. Cette diversité géomorphologique constitue l'une des richesses de la navigation corse, en quelques miles, le paysage se transforme radicalement, offrant une variété visuelle constamment renouvelée.
Les tours génoises se succèdent avec régularité, tous les quinze à vingt kilomètres environ, témoignant de l'organisation défensive mise en place par la Sérénissime République de Gênes. La tour de Capo di Muro, particulièrement bien conservée, se dresse sur un promontoire dominant la mer de plus de cent mètres. Vue depuis le bateau, elle incarne la permanence historique dans un paysage naturel où tout semble éphémère – vagues, nuages, lumière changeante. Ces édifices de pierre sombre, construits pour durer des siècles, ont rempli leur mission et continuent aujourd'hui de ponctuer le paysage maritime d'une présence rassurante et familière.
Le Golfe de Valinco et Propriano, Douceur Méditerranéenne
Le golfe de Valinco s'annonce par une modification subtile de la côte. Les falaises granitiques cèdent progressivement la place à des collines plus douces, couvertes d'une végétation dense où dominent les oliviers centenaires et les vignobles produisant le réputé vin d'Olmeto. Cette région, l'une des plus ensoleillées et des plus chaudes de Corse, cultive une atmosphère résolument méditerranéenne où la douceur de vivre atteint son apogée.
Propriano, capitale économique et touristique du Valinco, déploie son port de plaisance moderne au fond du golfe. La ville, développée surtout au XXe siècle, ne possède pas le cachet historique d'Ajaccio ou de Bonifacio, mais compense par une ambiance décontractée et conviviale. Le port, particulièrement animé en soirée, accueille aussi bien les pêcheurs locaux ramenant leur catch quotidien que les plaisanciers venus mouiller pour la nuit. Les restaurants du quai proposent une cuisine marine de qualité où domine le poisson frais grillé à la plancha, accompagné des vins locaux.
Les plages du golfe de Valinco comptent parmi les plus belles de Corse du Sud. Cupabia, longue langue de sable fin bordée d'une pinède odorante, offre des eaux turquoise peu profondes idéales pour la baignade. Depuis le bateau mouillé au large, on aperçoit les parasols colorés et les serviettes disséminées sur le sable blanc, témoignant de la fréquentation estivale sans que celle-ci ne parvienne à saturer l'espace. Plus au sud, la plage de Baracci dévoile un paysage dunaire préservé où nichent encore quelques couples de gravelots, petits échassiers devenus rares sur le littoral corse.
Campomoro, village extrême sud du golfe, mérite une escale prolongée. Sa tour génoise, la plus imposante de toute la Corse avec trente-cinq mètres de circonférence, domine une anse parfaite où la baignade rivalise avec les plus beaux spots de l'île. L'ambiance y demeure authentique malgré l'affluence estivale, quelques restaurants familiaux, une petite épicerie, des pêcheurs raccommodant leurs filets à l'ombre des tamaris. La randonnée côtière qui part de Campomoro vers le sud longe des criques désertes accessibles en kayak depuis le bateau, offrant des pauses baignade dans une solitude quasi absolue.
Quitter le golfe de Valinco en direction de Bonifacio impose de franchir le cap de Senetosa, avancée rocheuse battue par les flots où se dresse un phare automatisé. Cette pointe marque symboliquement l'entrée dans les Bouches de Bonifacio, ce détroit de douze kilomètres séparant la Corse de la Sardaigne. La mer y est souvent plus agitée, balayée par des vents qui s'engouffrent entre les deux îles. Le bateau prend de la gîte, l'étrave frappe les vagues avec plus de vigueur, l'ambiance se fait plus sportive. Cette transition maritime annonce l'approche de Bonifacio, point culminant et point d'orgue de cette promenade exceptionnelle.
Bonifacio, Apothéose Maritime au Pied des Falaises de Calcaire
L'arrivée à Bonifacio par la mer constitue l'un des spectacles les plus saisissants de Méditerranée. Les falaises calcaires blanches, hautes de plus de soixante mètres, plongent verticalement dans une eau d'un bleu intense strié de courants. La ville haute, accrochée au sommet de cette muraille naturelle, semble défier les lois de la gravité avec ses maisons suspendues dont les façades arrière surplombent directement le vide. Les vagues creusent inlassablement la base du promontoire, sculptant grottes marines et arches naturelles qui donnent à l'ensemble un caractère dramatique et romantique à la fois.
L'entrée dans la célèbre ria de Bonifacio, fjord calcaire unique en Méditerranée, impose prudence et concentration. Le chenal étroit, protégé par deux jetées, conduit au port intérieur où s'alignent des centaines de voiliers et yachts venus du monde entier. Les restaurants se pressent le long des quais, proposant langoustes, mérous et poissons nobles pêchés dans les Bouches. L'animation y est permanente, mélange de touristes émerveillés, de plaisanciers racontant leurs navigations, de Bonifaciens perpétuant leur mode de vie entre terre et mer.
Mais c'est en contournant la ville par l'extérieur, en longeant les falaises vers l'est jusqu'au phare de Pertusato, que la navigation bonifacienne révèle ses merveilles ultimes. Le Grain de Sable, bloc calcaire détaché de la falaise et maintenant en équilibre improbable, la grotte du Sdragonato où la mer s'engouffre avec fracas, l'escalier du Roy d'Aragon taillé à même la roche verticale selon la légende en une seule nuit, chaque site possède son histoire, son mythe, sa beauté propre. L'eau, d'une transparence cristalline, laisse voir les fonds rocheux jusqu'à quinze mètres de profondeur, révélant prairies de posidonies et colonies de corail.
Les îles Lavezzi, archipel granitique situé à quelques miles au sud-est de Bonifacio, constituent le point final idéal de cette promenade maritime. Ces îlots aux formes arrondies par l'érosion, séparés par des passes étroites aux eaux turquoise, forment un labyrinthe minéral d'une beauté surréaliste. La réserve naturelle qui les protège garantit la préservation de fonds marins exceptionnels où la plongée avec masque et tuba révèle un aquarium naturel peuplé de sars, mérous, poulpes et murènes. Mouiller dans une crique des Lavezzi, se baigner dans cette eau transparente sous le regard des goélands, contempler le coucher de soleil embrasant les côtes sardes à l'horizon, c'est conclure en apothéose une navigation inoubliable.
Cent vingt kilomètres séparent le golfe d'Ajaccio des falaises de Bonifacio. En quelques heures de navigation ou en plusieurs jours d'exploration minutieuse, cette côte sud corse déroule un panorama maritime d'une diversité et d'une beauté rarement égalées en Méditerranée. Du granit rouge des îles Sanguinaires au calcaire blanc de la citadelle bonifacienne, des calanques sculptées de Piana aux sanctuaires préservés de Scandola, des golfes abrités aux caps battus par les flots, chaque mile nautique apporte sa révélation, sa surprise, son enchantement.
Cette promenade maritime ne constitue pas un simple déplacement d'un point à un autre. Elle devient voyage initiatique dans la géographie insulaire, rencontre avec une nature qui n'a rien cédé à l'urbanisation, dialogue avec l'histoire inscrite dans les tours génoises et les villages perchés. Partir d'Ajaccio, ville impériale ouverte sur le large, pour atteindre Bonifacio, citadelle suspendue entre ciel et mer, c'est traverser toutes les facettes de la Corse maritime, de sa douceur méridionale à sa grandeur farouche.
Les voyageurs qui empruntent cette route bleue en gardent un souvenir indélébile. Ils ont vu ce que la route terrestre ne montre pas, l'intimité des criques secrètes, la perspective vertigineuse des falaises vues d'en bas, la solitude des caps où seuls les oiseaux marins ont établi domicile. Ils ont compris que la Corse, Île de Beauté, mérite pleinement son surnom et que la mer demeure le plus beau chemin pour en percer les mystères. Depuis Ajaccio jusqu'aux Bouches de Bonifacio, la Méditerranée corse révèle son âme aux navigateurs patients, offrant généreusement ses trésors à qui sait prendre le temps de l'admirer.