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Promenade en mer Ajaccio Porto corse

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Les Féeriques Promenades en Mer d'Ajaccio au Golfe de Porto, Voyage au Cœur de la Corse Granitique

Le soleil levant embrase les façades de la cité impériale tandis que le bateau quitte en douceur le port d'Ajaccio, glissant sur une mer d'huile qui reflète les premiers rayons du jour. Cap vers le nord-ouest, vers l'une des navigations les plus sublimes de Méditerranée occidentale, la traversée maritime reliant la capitale corse au golfe de Porto, fjord méditerranéen cerné de montagnes vertigineuses. Cinquante kilomètres de littoral défilent alors, révélant successivement les îles Sanguinaires nimbées de pourpre, la côte sauvage où le maquis descend jusqu'aux rochers, et surtout les calanques de Piana, cathédrales de granit rouge sculptées par des millions d'années d'érosion. Cette promenade maritime, courte en distance mais infinie en émotions, condense l'essence même de la beauté corse, nature monumentale, lumière exceptionnelle, couleurs impossibles où le rouge du granit dialogue avec le bleu profond de la mer. Embarquement immédiat pour une odyssée féerique où chaque vague porte une histoire, où chaque rocher cache un secret millénaire.

Départ d'Ajaccio, Le Golfe Impérial et Ses Promesses Maritimes

Quitter Ajaccio par la mer, c'est découvrir la ville natale de Napoléon Bonaparte sous son angle le plus flatteur, celui que seule la perspective aquatique peut offrir. Le port de plaisance Tino Rossi, baptisé du nom du légendaire chanteur ajaccien dont la voix veloutée a célébré la Corse dans le monde entier, constitue le point de départ naturel de cette escapade. L'animation matinale y bat son plein, marins vérifiant leurs amarres, touristes s'installant sur les ponts des vedettes d'excursion, pêcheurs déchargeant leurs caisses argentées sous les cris des mouettes qui réclament leur part du butin nocturne.

Le bateau manœuvre lentement entre les rangées de mâts qui se balancent au rythme de la houle légère. La citadelle génoise, forteresse pentagonale aux murailles de pierre sombre édifiée à partir de 1492, domine le port avec cette majesté tranquille des ouvrages militaires qui ont traversé les siècles. Depuis le pont, on mesure mieux sa position stratégique, elle contrôle simultanément l'accès au port, surveille la rade dans son entièreté, et commande l'ensemble du golfe. Les canons qui ornent encore ses remparts pointent éternellement vers un ennemi disparu depuis longtemps, témoins silencieux d'une époque où la mer apportait autant la menace que la prospérité.

La vieille ville d'Ajaccio déploie progressivement son architecture Belle Époque et ses immeubles haussmanniens aux façades ocre, rose saumon et jaune pâle. Le clocher baroque de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Miséricorde, où fut baptisé le futur Empereur en 1771, se détache contre le vert profond des collines boisées qui encerclent la capitale insulaire. Plus loin, les quartiers modernes grimpent sur les pentes, témoignant de l'expansion démographique d'une ville qui compte désormais près de soixante-dix mille habitants. Cette vision d'ensemble, impossible à saisir depuis les ruelles étroites du centre historique, révèle l'harmonie urbaine ajaccienne, une cité méditerranéenne parfaitement intégrée à son environnement naturel, dialoguant avec la mer d'un côté, embrassant la montagne de l'autre.

Le golfe d'Ajaccio lui-même mérite contemplation avant de filer vers l'ouest. Cette vaste baie en forme de croissant, protégée des vents dominants par la presqu'île de la Parata à l'ouest et le cap de Porticcio au sud-est, offre des eaux généralement calmes où la navigation débute en douceur. La profondeur progressive des fonds – quelques mètres près du rivage, vingt à trente au centre du golfe – autorise tous types d'embarcations, du simple kayak au yacht de haute mer. Le front de mer défile lentement, la plage Saint-François où se baignent les Ajacciens depuis des générations, le boulevard Lantivy bordé de palmiers et de platanes centenaires, les terrasses de cafés où s'attardent les promeneurs matinaux devant un café serré et un croissant tiède.

En s'éloignant vers l'ouest, le regard embrasse l'ensemble du littoral ajaccien. Les plages se succèdent – Ricanto, Barbicaja, Ariadne – séparées par des promontoires rocheux où s'accrochent villas Belle Époque et propriétés contemporaines. Les jardins étagés, plantés d'oliviers séculaires, de lauriers-roses odorants et de bougainvilliers pourpres, créent des écrins de verdure luxuriante qui contrastent avec l'aridité relative du maquis environnant. Le parfum caractéristique de la végétation insulaire – immortelle, myrte, romarin sauvage – porté par la brise marine jusqu'au bateau, annonce déjà l'immersion totale dans la nature corse qui attend le navigateur.

Les Îles Sanguinaires, Première Féerie de Porphyre Rouge

Les îles Sanguinaires apparaissent comme une promesse à l'horizon, quatre dômes de porphyre rouge émergeant des flots telles les dernières sentinelles d'un monde englouti. Mezu Mare la principale, des Cormorans, Cala d'Alga et Porri la plus petite composent cet archipel mythique dont le nom évocateur a généré mille légendes. Certains l'attribuent à la teinte pourpre incandescente que le porphyre revêt au crépuscule, transformant les rochers en braises rougeoyantes. D'autres évoquent une colonie de lépreux reléguée sur ces terres inhospitalières au Moyen Âge. La réalité géologique se révèle moins romanesque mais tout aussi fascinante, il s'agit de formations volcaniques anciennes composées de rhyolite rouge, roche magmatique caractéristique du massif cristallin corse.

La tour génoise de la Parata, érigée en 1608 au sommet du promontoire qui précède l'archipel, veille sur ces îlots avec cette obstination silencieuse des tours de guet qui jalonnent tout le littoral insulaire. Sa position stratégique lui permettait de surveiller simultanément le golfe d'Ajaccio et la côte occidentale jusqu'au golfe de Sagone, assurant la transmission des signaux d'alerte en cas de menace barbaresque. Aujourd'hui restaurée et accessible au public, elle offre depuis son sommet un panorama vertigineux sur l'archipel, le large et, par temps exceptionnel, les côtes de la Sardaigne italienne distante d'une centaine de kilomètres.

Naviguer lentement autour des Sanguinaires permet d'apprécier les variations géologiques et chromatiques de chaque îlot. Mezu Mare présente des falaises verticales sur sa face ouest, exposée à la houle du large, tandis que sa face est offre des pentes plus douces parsemées de vestiges humains, un sémaphore désaffecté, une petite chapelle dédiée à Saint-Antoine, quelques bâtiments ayant servi de lazaret au XIXe siècle pour les navires suspectés de transporter des maladies contagieuses. Alphonse Daudet, lors de son séjour corse en 1863, s'inspira de ces îles pour écrire 'Le Phare des Sanguinaires', évoquant la solitude d'un gardien isolé sur ces terres battues par les vents.

La faune aviaire constitue l'une des richesses de l'archipel. Les goélands leucophées, espèce méditerranéenne aux pattes jaunes et au dos gris-bleu, ont établi ici une colonie importante. Leurs cris rauques portés par le vent créent une bande-son naturelle qui accompagne la circumnavigation. Les cormorans huppés, magnifiques oiseaux aquatiques au plumage noir brillant qui ont donné leur nom à l'une des îles, se perchent souvent sur les rochers émergés, ailes déployées pour sécher après leurs plongées de pêche. Les faucons pèlerins nichent dans les falaises abruptes, chassant les passereaux migrateurs qui font escale lors de leurs trajets saisonniers entre Europe et Afrique.

Les eaux entourant les Sanguinaires invitent à une première baignade mémorable. La transparence cristalline laisse voir les fonds rocheux de porphyre qui plongent vers les profondeurs, créant un paysage sous-marin sculpté de crevasses et d'éboulis. La plongée avec masque et tuba révèle un aquarium naturel, sars zébrés, daurades royales au front doré, girelles multicolores, parfois même des mérous imposants observant les baigneurs avec curiosité depuis leurs repaires rocheux. Cette richesse ichtyologique témoigne d'un écosystème préservé, protégé par son isolement relatif et par une réglementation stricte de la pêche.

La Côte Sauvage, Entre Maquis Odorant et Granit Sculpté

Passée la pointe de la Parata, le golfe protégé d'Ajaccio cède définitivement la place à la côte occidentale sauvage. Le paysage se transforme radicalement, exit les plages de sable et les villas cossues, place aux falaises abruptes de granit rose qui plongent directement dans une mer d'un bleu profond presque noir. Le relief gagne en verticalité, les montagnes se rapprochent du littoral, créant une succession de promontoires et d'anses profondes où la nature règne en maîtresse absolue.

Le maquis descend jusqu'aux rochers dans une végétation dense et odorante. Cistes blancs, arbousiers aux fruits rouges, lentisques, bruyères arborescentes, genévriers couchés par le vent dominant composent cette formation végétale typiquement corse que Napoléon disait pouvoir reconnaître les yeux fermés uniquement grâce à son parfum. Effectivement, lorsque le vent souffle de terre, il porte jusqu'au bateau des effluves puissants d'immortelle, cette fleur jaune au parfum de curry qui embaume le maquis estival, mêlés aux senteurs plus subtiles du myrte, du romarin sauvage et du fenouil marin.

Les tours génoises se succèdent avec régularité le long de cette côte inhospitalière. Tour de Capitello, tour d'Omigna, tour d'Orchinu, chacune occupe une position dominante sur un promontoire, assurant la surveillance d'un segment de littoral et la communication visuelle avec ses voisines. Ces édifices de défense, construits entre le XVe et le XVIIe siècle pour prévenir les incursions des corsaires barbaresques, formaient un système d'alerte d'une efficacité remarquable. En cas de danger, des feux étaient allumés qui transmettaient l'information de tour en tour, permettant de prévenir rapidement l'ensemble du littoral corse. Aujourd'hui classées monuments historiques, parfois restaurées et habitées, elles ponctuent le paysage maritime de leur présence mélancolique et rassurante.

La navigation le long de cette côte révèle une succession de petites criques accessibles uniquement par bateau. Certaines dévoilent des plages de galets polis par les vagues, d'autres cachent des fonds rocheux paradis des plongeurs, d'autres encore offrent des anfractuosités où mouiller à l'abri pour une baignade dans la solitude absolue. Cette diversité géomorphologique constitue l'une des richesses de la navigation corse, en quelques miles, le paysage se transforme radicalement, offrant une variété visuelle constamment renouvelée qui maintient l'émerveillement intact.

Le golfe de Lava marque une transition dans ce littoral sauvage. Cette vaste anse où s'étend la plage d'Argent, sable fin bordé d'une pinède, offre un contraste avec les côtes rocheuses précédentes. L'eau y prend des teintes inouïes, oscillant du turquoise laiteux au bleu cobalt selon la profondeur et l'incidence de la lumière. Mouiller dans cette baie protégée permet une pause baignade dans des eaux translucides où évoluent bancs de mulets argentés, sars, daurades et parfois même des barracudas solitaires. C'est également un excellent point pour admirer la côte dans son ensemble, les falaises de granit qui s'élèvent vers le nord, les montagnes de l'intérieur qui culminent à plus de deux mille mètres, et devant soi, la promesse des calanques de Piana qui se profilent déjà à l'horizon.

Les Calanques de Piana, Apothéose Granitique et Féerie Minérale

L'approche des calanques de Piana constitue le moment d'apothéose de cette navigation depuis Ajaccio. La côte se fait soudain monumentale, presque irréelle dans ses proportions et ses formes. Les falaises de granit rouge s'élèvent verticalement sur plus de trois cents mètres, sculptées par l'érosion en aiguilles, en dômes, en arches, en orgues qui défient l'imagination. Ce paysage minéral évoque simultanément une cathédrale gothique pétrifiée et les ruines titanesques d'une civilisation disparue, créant un sentiment de petitesse et d'émerveillement chez le navigateur qui longe lentement ces murailles naturelles.

La couleur du granit varie selon l'heure du jour dans une palette chromatique saisissante. À l'aube, les rochers arborent des teintes roses délicates, presque tendres. En milieu de matinée, le rouge s'affirme, virant à l'orange vif sous le soleil montant. L'après-midi, les falaises deviennent pourpres, puis au crépuscule, elles s'embrasent littéralement dans un vermillon incandescent qui rivalise avec les couchers de soleil les plus spectaculaires. Cette transformation permanente crée un spectacle vivant où le même rocher ne ressemble jamais à lui-même d'une heure à l'autre.

L'imagination populaire, nourrie de siècles d'observation marine, a baptisé les formations les plus remarquables, le Cœur pour un rocher percé évoquant cet organe vital, l'Aigle dont le profil rappelle le rapace aux ailes déployées, l'Évêque avec sa mitre naturelle, le Chien dont la silhouette canine se détache contre le ciel. Chaque marin, chaque pêcheur a ajouté sa pierre à cette mythologie locale, enrichissant le répertoire des formes reconnues dans ce chaos minéral ordonné. Depuis le bateau, on s'amuse à identifier ces silhouettes, à en découvrir de nouvelles selon l'angle d'observation et la lumière du moment.

Les grottes marines constituent l'autre trésor des calanques de Piana. Creusées par l'action millénaire des vagues sur le granit, elles s'enfoncent parfois profondément dans les falaises, créant des cathédrales naturelles où l'eau prend des couleurs surnaturelles. Certaines sont assez vastes pour qu'un petit bateau s'y engage avec précaution, découvrant des voûtes spectaculaires où résonne le clapotis des flots. La lumière, pénétrant par l'ouverture marine et se réfléchissant sur les parois rouges, crée des jeux de clair-obscur d'une beauté bouleversante, le vert émeraude côtoie le violet profond, le bleu électrique dialogue avec l'orangé des rochers.

Les arches naturelles ponctuent également ce littoral sculpté. L'érosion a percé certaines avancées rocheuses, créant des passages où le bateau peut se faufiler lors des navigations les plus aventureuses, offrant la sensation grisante de traverser la matière même de la montagne. Ces formations témoignent de la puissance patiente de la mer, vague après vague, grain de sable après grain de sable, elle sculpte le granit, transforme les promontoires en arches, puis en îlots isolés, puis en récifs affleurants, dans un cycle géologique qui se compte en millions d'années.

Le village de Piana se devine depuis la mer, perché à quatre cents mètres d'altitude sur les hauteurs dominant les calanques. Les maisons blanches aux toits de tuiles roses s'étagent harmonieusement, encadrées par l'église baroque dont le clocher rose saumon se détache contre le vert sombre des pins. Ce village, classé parmi les plus beaux de France, cultive une atmosphère hors du temps où les traditions insulaires se perpétuent loin de l'agitation touristique du littoral. La route en corniche qui relie Piana à Porto, considérée comme l'une des plus spectaculaires de Corse, serpente au-dessus des calanques offrant aux voyageurs terrestres des panoramas vertigineux. Mais c'est depuis la mer que les calanques révèlent leur vraie nature, leur monumentalité brute, leur beauté sauvage qui n'a jamais été domestiquée.

Le Golfe de Porto, Amphithéâtre Final Entre Mer et Montagne

Le golfe de Porto apparaît après l'émotion intense des calanques comme un havre de paix, un amphithéâtre naturel où la mer rencontre la montagne dans une harmonie parfaite. Ce fjord méditerranéen, cerné de sommets qui culminent à plus de mille deux cents mètres, offre un contraste saisissant avec les falaises verticales parcourues durant les heures précédentes. La tour génoise, sentinelle familière restaurée et ouverte à la visite, domine un village touristique qui a su préserver son authenticité malgré la fréquentation estivale soutenue.

L'entrée dans le golfe se fait progressivement, la côte s'incurvant doucement pour créer cette vaste anse protégée des vents dominants. La petite plage de galets gris, les eucalyptus géants qui bordent l'embouchure de la rivière de Porto, les restaurants alignés le long du front de mer proposant poissons grillés et langoustes fraîches, tout concourt à créer une atmosphère de villégiature méditerranéenne intemporelle. Les pontons du petit port accueillent les bateaux d'excursion qui font relâche, permettant aux passagers de descendre à terre pour déjeuner, visiter la tour, ou simplement se dégourdir les jambes après les heures passées en mer.

Depuis le pont du bateau mouillé dans la baie, le panorama embrasse la totalité de cet amphithéâtre spectaculaire. À gauche, les calanques de Piana que l'on vient de longer révèlent sous cet angle inverse toute leur ampleur, leurs falaises rouges flamboyant dans la lumière de midi. À droite se profile la presqu'île de Scandola, promesse de beautés sauvages pour ceux qui poursuivront leur navigation vers le nord-ouest. Au fond, les montagnes de l'intérieur dressent leurs silhouettes déchiquetées, le Capu d'Ortu, le Capu Tafunatu percé de son trou légendaire visible à l'œil nu par temps clair, les crêtes acérées qui marquent la ligne de partage des eaux entre versant occidental et oriental de l'île.

La couleur de l'eau dans le golfe mérite attention particulière. Les apports sédimentaires de la rivière de Porto, chargée de particules de granit érodé descendues des montagnes, donnent à la mer une teinte turquoise laiteuse unique en Corse. Cette eau légèrement trouble près de l'embouchure s'éclaircit progressivement vers le large, créant un dégradé chromatique fascinant qui évolue constamment selon les courants, les marées, les conditions météorologiques. Par temps calme, lorsque la surface devient miroir parfait, les montagnes environnantes se reflètent dans la baie, doublant miraculeusement la verticalité spectaculaire du paysage.

Les gorges de la Spelunca, canyon profond que remonte la rivière de Porto vers l'intérieur, entaillent dramatiquement le massif montagneux. Depuis la mer, on devine l'entrée de cette vallée suspendue où subsistent de vieux ponts génois en dos d'âne, des bergeries de pierre sèche, des sentiers muletiers témoignant d'une vie pastorale qui se perpétue encore dans certains hameaux isolés. Cette proximité entre mer et montagne, caractéristique de la Corse, se lit ici avec une clarté particulière, en quelques kilomètres, on passe du niveau de la mer aux sommets de deux mille mètres, créant une concentration exceptionnelle de paysages et d'écosystèmes.

La richesse écologique du golfe de Porto corse a justifié son inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO, conjointement avec les calanques de Piana qu'il prolonge naturellement. Cette reconnaissance internationale protège un ensemble paysager et biologique d'une valeur exceptionnelle. Les fonds marins abritent des espèces remarquables, la végétation terrestre présente un endémisme élevé, et l'avifaune compte plusieurs espèces rares nichant dans les falaises inaccessibles. Le balbuzard pêcheur, rapace marin spectaculaire qui pêche en plongeant les serres en avant, survole régulièrement le golfe, offrant aux observateurs patients le spectacle de ses plongées fulgurantes.

Les Différentes Façons de Vivre Cette Navigation Féerique

La traversée maritime d'Ajaccio au golfe de Porto peut s'envisager sous diverses formes, chacune offrant une expérience distincte adaptée aux attentes et budgets variés des voyageurs. Cette diversité d'options constitue l'une des forces de cette excursion emblématique, elle reste accessible au plus grand nombre tout en permettant des déclinaisons exclusives pour les amateurs de luxe et d'intimité.

Les vedettes d'excursion au départ d'Ajaccio représentent la solution la plus démocratique et la plus fréquentée. Ces bateaux de taille moyenne, pouvant accueillir entre cinquante et cent cinquante passagers, effectuent l'aller-retour dans la journée avec plusieurs départs quotidiens durant la saison estivale. Le programme classique inclut le contournement des îles Sanguinaires, la navigation le long des calanques de Piana avec entrée dans certaines grottes, et l'escale à Porto pour le déjeuner libre. Un commentaire multilingue enrichit la promenade d'explications géologiques, historiques et anecdotiques. Cette formule conviendra particulièrement aux familles avec enfants, aux groupes d'amis, ou aux voyageurs privilégiant l'aspect pratique et économique.

La location de voilier avec skipper propose une expérience radicalement différente, plus intime et authentiquement maritime. Les loueurs ajacciens disposent d'une flotte variée, du petit voilier de huit mètres au maxi-voilier de quinze mètres pour des groupes plus importants. Le skipper, généralement un passionné de navigation et excellent connaisseur des côtes corses, personnalise l'excursion selon les désirs du groupe, naviguer aux voiles dans un silence propice à la contemplation, multiplier les arrêts baignade dans des criques accessibles uniquement par bateau, s'approcher lentement des formations rocheuses les plus spectaculaires. Cette formule permet également d'adapter la durée, d'une demi-journée concentrée sur les îles Sanguinaires et le début des calanques, à une journée complète jusqu'à Porto avec déjeuner à bord préparé par le skipper.

Le yacht privé avec équipage complet incarne le summum du luxe maritime. Ces embarcations d'exception, équipées de tout le confort moderne – cabines climatisées, salon-bar, plateforme de baignade hydraulique, équipements nautiques variés – proposent des prestations haut de gamme. Le chef cuisinier embarqué prépare un déjeuner gastronomique à base de produits corses, langoustes grillées, poissons nobles, charcuterie artisanale de l'île, fromages insulaires affinés, vins d'appellation Ajaccio ou Patrimonio. Ce repas servi sur le pont arrière face aux calanques de Piana transforme la promenade maritime en expérience culinaire mémorable. Cette option, naturellement plus onéreuse, s'adresse aux couples en voyage de noces, aux groupes célébrant un événement particulier, ou aux habitués du tourisme de luxe recherchant l'exclusivité absolue.

Les kayaks de mer offrent une alternative sportive et écologique pour les navigateurs confirmés. Plusieurs loueurs installés sur les plages de la route des Sanguinaires proposent ce matériel à la journée. La traversée en kayak d'Ajaccio jusqu'aux calanques de Piana, soit environ vingt-cinq kilomètres aller, requiert une excellente condition physique et une mer relativement calme. Mais l'effort est récompensé par une proximité totale avec l'élément marin, un silence absolu troublé uniquement par le clapotis de la pagaie, et la fierté d'avoir accompli cette petite odyssée par ses propres moyens. Cette formule séduit particulièrement les amateurs de slow tourism et les sportifs cherchant à conjuguer effort physique et découverte paysagère.

Cinquante kilomètres séparent le port d'Ajaccio du golfe de Porto. Une distance modeste à l'échelle de la Méditerranée, mais qui concentre une telle intensité de beautés naturelles, une telle diversité de paysages maritimes, que la navigation se transforme en voyage initiatique à travers l'essence même de la Corse littorale. Des îles Sanguinaires embrasées aux calanques monumentales de Piana, de la côte sauvage battue par les flots au havre protégé de Porto, chaque mile nautique dévoile une facette nouvelle de l'Île de Beauté.

Cette promenade maritime est une rencontre profonde avec une géologie spectaculaire née des convulsions telluriques anciennes, contemplation d'une nature qui n'a rien cédé à l'urbanisation, dialogue silencieux avec l'histoire inscrite dans les tours génoises et les rochers sculptés. Partir d'Ajaccio, ville impériale ouverte sur le large où naquit celui qui bouleversa l'Europe, pour atteindre Porto cerné de montagnes où la Corse révèle sa sauvagerie préservée, c'est accomplir une traversée symbolique du monde civilisé vers les sanctuaires naturels.

Les voyageurs qui empruntent cette route bleue en reviennent transformés, habités par la grandeur des paysages traversés. Ils ont vu ce que la route terrestre, aussi spectaculaire soit-elle, ne montre pas, l'intimité des grottes marines, la monumentalité des falaises vues d'en bas, la solitude des criques accessibles aux seuls navigateurs, la majesté silencieuse du granit rouge plongeant dans le bleu profond. Ils ont compris que la Corse mérite pleinement son surnom d'Île de Beauté, et que la mer demeure le plus beau chemin pour en percer les mystères. Depuis Ajaccio jusqu'aux gorges de Porto, la Méditerranée corse révèle généreusement son âme aux navigateurs patients, offrant ses trésors à qui sait prendre le temps de l'admirer dans le respect de sa fragilité et de sa grandeur éternelle.

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